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Assistante et coordonnatrice de projets depuis 20 ans - Provence-Alpes-Côte d'Azur Bouches-du-Rhône Marseille Marseille - 13001

Details


Fonction: Ressources humaines - Formation
Type de contrat: CDD
Niveau de formation: Bac+2
Niveau d'expérience: Plus de 10 ans
Mobilité: Internationale
Type d'emploi: Temps plein

Ce que l’on dit de moi …
« Je suis devant le port, je m’assois sur une bitte, elle est glacée, je suis face à la mer. Les mâts des bateaux semblent avoir envie de rejoindre le ciel, comme moi. Des bouteilles de bière cassées roulent sous mes pieds. La nuit laisse des traces de tristesse et de mélancolie. » Paola Leone.
Ces quelques phrases tirées d'un atelier d'écriture nomade sont le fruit d’un travail sain, local, soigneusement entrepris par un groupe de cultivateurs de culture. Cécile en fait partie. Cette femme à la chevelure volumineuse aux reflets dorés et au charisme évident sait collecter les meilleures semences partout où elle met les pieds, puis elle les plante sur une terre marseillaise parfois en jachère et obtient de délicieux fruits qui viennent nourrir la culture locale.
Parmi les premières graines qu’elle récolte, il y a les couleurs et « le sourire des enfants dans la boue » en Inde, où elle a passé un an du haut de ses sept printemps. Il y a surtout un insatiable besoin de découvrir, de connaître l’ailleurs, par le voyage, mais aussi par la littérature, le cinéma, ou encore la photographie. Enfant introvertie et solitaire, elle aime le refuge infini que lui procurent les livres. Quand elle aime un auteur, elle en lit tous les ouvrages, c’est le cas avec Daphnée du Maurier dont elle dévore les romans comme de goûteuses friandises.
Bien que plutôt littéraire, s’adonnant volontiers à la photo ou au dessin, elle obtient un bac scientifique. Elle poursuit des études qui la conduisent à travailler au sein de compagnies d’assurance. Après quelques années, elle souhaite tourner une page, passer à autre chose. Elle crée alors une entreprise d’insertion par le cinéma. Elle fait ainsi germer ses premières graines de culture qui permettront à d’autres de s’épanouir. En 1998, elle entre chez Léo Lagrange, grande association d’éducation populaire, en tant qu’assistante de direction. En 2006, elle a envie de terrain et de culture, c’est à ce moment-là qu’elle fonde Couleurs Cactus. Couleurs Cactus, c’est « l’art comme prétexte à la rencontre », nous explique-t-elle. Cécile tient aussi à ce que l’association soit une fenêtre sur le monde, convaincue que « le métissage est l’avenir de l’humanité ». Au départ de l’aventure : Ethik Muzik, des rencontres afro-caribéennes où se mêlent littérature, contes africains et envoûtantes percussions. Un succès qui vaut à l’association le soutien d’élus locaux.
En 2010, et pendant six ans, elle organise le Festival du Livre de la Canebière où se rencontrent petits et grands, de tous milieux sociaux, où l’on crée du lien tout en se cultivant. Parmi les plants de ce beau jardin, on trouve aussi les éditions Couleurs Cactus et deux collections littéraires : « A Vif », réservée à des auteurs confirmés qui rédigent ou illustrent à partir de l’ambiance du festival dont ils s’imprègnent, et la collection « Vu d’ici » dans laquelle des amateurs de la plume sillonnent la ville, contant une histoire, sensibles au moindre vol de gabian, au moindre grognement de mobylette, au charme insaisissable et si particulier des rues marseillaises. Toutes ces actions, Cécile les décrit comme des petites choses qui lui tiennent à cœur, persuadée que c’est ainsi, à son échelle, que l’on peut changer les choses, avoir un réel impact sur la vie des gens, tisser un lien social de plus en plus rare, convaincue que le changement réel ne viendra pas d’en-haut.
Aujourd’hui, le périple Couleurs Cactus est sur le point de prendre fin. Les subventions se tarissent depuis quelques années déjà, rendant la conduite de l’activité « trop dure humainement. » Une fleur qui se fane, donc, dans le jardin de Cécile. Mais elle ne regrette rien. « On a fait de belles choses », nous dit-elle, dignement. Quoiqu’il en soit, il ne fait aucun doute qu’elle saura aisément trouver de nouvelles graines à semer, pour un nouveau départ ; car la fin d’une saison n’est que le début de la suivante.
Article rédigé par Maeva Gardetpizzo, CRIJ Marseille, mars 2016

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